Chapitre 2 : Histoire de la Pensée Economique
Qui
sont les principaux personnages à avoir étudié
l’économie ? Qu'ont-ils observé de la
science économique de
leur temps ? En quoi ont-ils marqué l'évolution des
systèmes économiques ?
La pensée économique est très ancienne.
Elle remonte à plus de 500 ans avant notre ère.les premiers écrits sont l’œuvre
de philosophes grecs dont la préoccupation était la même qu’aujourd’hui :
comment augmenter les quantités produites afin de maximiser la satisfaction des
besoins humains ? Parce que les penseurs se sont surtout préoccupés de
l’économie domestique (en mettant l’accent sur les besoins des familles ?
on comprend ainsi l’origine grec du mot : oikos nomos, qui signifie « la règle de la maison »,
autrement dit « l’art de bien gérer le patrimoine familial ». L’objet
de toutes les réflexions économiques déclinées dans ce chapitre tourne donc
autour des modalités d’utilisation des ressources productives pour satisfaire
le plus grand nombre de besoins.
I.
Les
origines de la réflexion économique
1.1. Les Mercantilistes (XVIème et
XVIIème siècles)
Dans un contexte
de capitalisme commercial, marqué par la multiplication des transports, les
grandes découvertes et les monarchies absolues de la France et de l'Espagne, se
développe le courant mercantiliste.
De l’italien «
mercante » qui signifie « marchand », les mercantilistes se demandairent
comment augmenter la richesse de l’Etat. Cette croissance devait reposer sur le
commerce local et international ainsi que sur une course vers l’industrialisation.
Les précurseurs
de ce courant sont : Colbert, Jean Bodin, William Petty…
Plus
spécifiquement, on peut distinguer divers types de mercantilismes géographiques
et thématiques:
§
Le
mercantilisme espagnol (bullionisme) s’intéressait à la création de richesses d’un
pays grâce à l’accumulation d’argent et d’argent provenant des colonies.
§
Le
mercantilisme anglais (commercialisme) fonde la richesse d’un pays dans le
commerce et notamment dans le commerce maritime. Entrepreneurs et libre-échangistes.
Ils sont souvent considérés comme des précurseurs du libéralisme.
§ Le mercantilisme français (colbertisme)
privilégie l’enrichissement d’un pays par l’industrialisation et l’Etat doit
avoir un rôle moteur dans ce processus créateur. Le mercantilisme fiduciaire,
promu en France par l’Ecossais John Law, affirmait que toute création de
richesse devait être assurée par un système bancaire et financier stable et
moderne garant de la confiance des agents économiques.
1.2. Les Physiocrates
Les physiocrates
affirment qu’ils existent des lois économiques qui, tout comme les lois de la
nature, sont incontournables. En effet, la physiocratie signifie « le
gouvernement de la nature », du grec « fisio », nature, et « kratos », gouverner.
Les hommes doivent se soumettre à ces lois et ne doivent pas intervenir dans
ces mécanismes.
Le courant
physiocrate naît dans une période de déclin de l’agriculture alors que 80% du
revenu national dépendent de ce secteur. Les physiocrates considéraient que ce
déclin était en grand partie issu du fort interventionnisme de l’Etat dans
l’agriculture qui mettait en place, par exemple, des permis d’exploitation, des
quotas de production, ou qui limitait ou interdisait certains types de cultures
selon la région. Les physiocrates réclamaient donc la liberté de commerce et
d’exploitation des produits agricoles. Ils préconise plus l’augmentation de la richesse
agricole que celle de la richesse monétaire.
Ce courant naît
en 1538 avec l’apparition du Tableau économique de F. Quesnay, et disparaît
pour donner place, en 1776 à la parution de « La richesse des nations » d’Adam
Smith, qui marque, avec la révolution industrielle, la fondation officielle de
la pensée économique libérale.
II.
La
pensée économique libérale
Partant du
principe de rationalité des agents économiques (homo-œconomicus), le
capitalisme libéral est fondé sur les mécanismes du marché, l’offre et la
demande, la libre concurrence er le profit. La liberté économique est une
condition nécessaire et suffisante à la croissance économique. C’est le
principe du laisser faire, du laisser-aller. Dans ces conditions,
l’Etat doit rester à l’extérieur de l’espace économique, son rôle étant de
d’assurer la protection civile et morale de la société (fonctions régaliennes).
On parle alors d’Etat-gendarme (police, justice, d’armée…).
Il faut
distinguer les classiques des néo-classiques.
2.1. Les Economistes Classiques
Les classiques
les plus connus sont :
2.1.1. Adam Smith (1767-1832)
Philosophe, A. Smith
va marquer la pensée économique des siècles à venir comme étant le point de
référence pour courant libérale.
Il développa la
célèbre idée de la « main invisible »,
dans son plus célèbre ouvrage Recherche sur la nature et les causes de la
richesse des nations de 1776.
Selon A. Smith, la cohésion sociale est assurée
par cette « main invisible » qui est l’intérêt individuel des agents
économiques. Cette « main
invisible » va déterminer l’ensemble de nos actions. La concurrence entre ces
intérêts individuels (notamment des entreprises) concoure à l’amélioration du
bien être collectif. En effet, dans leur dynamique de recherche d’intérêt
personnel, les entreprises n’ont d’autres choix que de produire des biens les
plus en demande tout en augmentant leur productivité. Elles concourent ainsi
l’intérêt général. Donc l’Etat ne doit pas intervenir dans le fonctionnement de
l’économie
2.1.2. Jean-Baptiste Say (1767-1832)
Il fait connaitre
les idées de Smith et y apporte quelques nuances. Il précise notamment que la
richesse d’un peuple peut s’accroitre au fur et à mesure qu’apparaissent de
nouveaux besoins, lesquelles favorisent de nouvelles productions, donc la
création de nouvelles richesses (l’offre crée sa propre demande) : c’est
la Loi des Débouchés.
2.1.3. David Ricardo (1772-1823)
Ce britannique
d’origine juive portugaise entre dès l’âge de 14 ans dans le monde de la
finance en travaillant avec son père.
Lors de la
publication de An Essay on the Influence
of a Low Price of Corn on the Profits of Stock, en 1815, Ricardo expose
l’essentiel de sa théorie de la
répartition sur la relation entre la
rente foncière, les salaires et les profits.
Sa théorie repose sur trois analyses
fondamentales pour l’histoire de la pensée économique. Premièrement, il a
consacré son œuvre à étudier la valeur des biens révélatrice de la quantité de
travail incorporée. Cette idée fut soutenue par Marx postérieurement. Puis, sa
théorie nous dit que la rente est le revenu de la terre (qui se différencie du
profit car il s’agit d’un bien indestructible et non reproductible) qui revient
aux propriétaires foncières.
On lui doit également la « loi des avantages comparatifs ». Selon Ricardo, on a tous un
avantage comparatif dans une activité. Dans la société ou dans le commerce
international, deux individus/pays ont toujours intérêt à commercer même s’ils
n’ont pas d’avantages absolus. On a toujours intérêt donc à se spécialiser dans
les biens que nous produisons mieux ou moins mal.
2.1.4. John Stuart MILL (1806-1873)
Mill est reconnu
comme un grand philosophe et économiste. Sa pensée économique sera avant tout
dominée par des profonds questionnements philosophiques. L’homme agit et réagit
en fonction du plaisir ou de la peine qu’une action peut lui infliger. L’homme
politique doit donc mettre en valeur une politique qui vise à maximiser le
plaisir et à minimiser la peine au sein de la société dans son ensemble.
Mill
est porteur d’une théorie utilitariste dite « altruiste » : ce qui importe pour
les êtres humains, ce n’est pas la quantité mais la qualité de plaisir qu’ils
reçoivent. Ainsi une
action qui est bonne pour la société mais mauvaise à titre individuel est plus
souhaitable que le plaisir individuel.
2.1.5. Thomas Malthus (1766-
Pasteur
britannique, T. Malthus est surtout connu pour son œuvre principale l’Essai sur le principe de population,
publié en 1798 dans laquelle il affirme que la population s’accroît de manière géométrique, contrairement aux
subsistances qui, fruits de la terre, ne peuvent croître que suivant une
progression arithmétique. Mais comme la population est dépendante des
subsistances, qu’il faut de ce fait une progression proportionnelle de la
population et des subsistances. Par conséquent, il faut laisser jouer les
freins à la progression géométrique de la population. C’est pourquoi toute
politique d’aide aux pauvres est néfaste car elle entretient la forte
croissance de la population (cf: les Poor Laws, instaurées en Angleterre en
1601).
Selon, Malthus il
existe deux sortes de freins, le frein positif, qui s’exerce via la misère (la
sous alimentation par exemple, mais aussi les maladies) et le vice (la débauche,
la guerre, …) ; et le frein préventif, comme la maîtrise morale de soi-même.
2.2.1. William Stanley Jevons (1835-1882)
Né à Liverpool,
cet économiste doit migrer en Australie après la faillite de sa famille. Après
avoir travaillé à la Maison
de la monnaie de Sydney, Jevons finit ses études en Logique et Economie.
Pour Jevons, un
des pères de l’école marginaliste avec Walras, la notion de « l’utilité » ne
peut être mesurée qu'en termes ordinaux. Ainsi, il affirme que l’utilité d’un
bien est inversement proportionnelle à la quantité qu’on a possédée de ce bien.
2.2.2. Vilfredo Pareto (1848-1923)
Economiste
Italien, ce professeur à l’université de Lausanne était un des disciples de
Walras. En se servant des courbes d’indifférence, il a réélaboré la théorie de
l’utilité et de la demande.
Il est le créateur de l’idée d’optimum
(optimum de Pareto), situation d’équilibre entre les agents économiques dans
laquelle on ne peut plus améliorer la situation d’un des agents sans nuire à
celle de l’autre. Les sociétés doivent donc être toujours à la recherche de cet
optimum. La « loi de Pareto » nous montre que les inégalités sont inévitables
dans toute société.
2.2.3. Léon WALRAS (1834-1910)
Dans sa jeunesse
à Paris, Walras était romancier et critique d’art. Professeur à l’université de
Lausanne depuis l’âge de 35 ans, il se consacrera ultérieurement à la recherche
notamment dans l’étude de l’équilibre général multi-marchés aboutissant à la
concurrence pure et parfaite.
Son plus grand apport à l’histoire
économique est la mise en équation d'un système économique d'équilibre général
ainsi que formulation de la maximisation de l'utilité sous contrainte débouchant
sur une fonction de demande.
2.2.4. Alfred Marshall (1842-1924)
Professeur de
Keynes à Cambridge, cet économiste anglais est l’auteur du célèbre Principles
of Economics, la bible de l’économie moderne. Ces plus grands apports à
l’économie sont la distinction entre économies d’échelles internes et économies
d’échelles externes et la distinction entre court terme et long terme.
Plus une
entreprise est grande, moindres seront les coûts moyens. Elles peuvent être
atteintes grâce à l’amélioration des performances au niveau administratif, au
niveau des relations avec les fournisseurs, au niveau de la recherche, au
niveau des finances, au niveau technique et au niveau du marketing. Les
économies d’échelle externes sont liées à des facteurs externes de l’entreprise.
L’entreprise en bénéficie en raison de sa situation géographique, sectorielle
ou temporelle.
La distinction entre courte période et
longue période nous dit que plus le processus de production s’inscrit dans un
horizon de long terme, plus on aura la possibilité de modifier nos coûts de
production ainsi que notre appareil productif et bénéficier d’économies
d’échelle ainsi que de changements technologiques.
III.
La
pensée économique socialiste
La pensée
économique socialiste émerge dans un contexte de misère de la fin du XIXe
siècle alors que les idéaux d’une jouissance des fruits du libéralisme
économique par toutes les classes sociales étaient largement partagés.
A cet égard, les
penseurs socialistes s’opposent ainsi à la propriété privée des entreprises et des
profits en dénonçant l’injustice entre les capitalistes et les travailleurs
exploités.
Karl Marx (1818-1883)
est l’auteur qui a le plus influencé ce courant. Il adresse deux reproches aux
économistes libéraux. D’une part, il rejette la vision harmonieuse d’un
capitalisme qui permettrait de satisfaire au mieux les besoins humains. D’autre
part, il réfute l’idée selon laquelle l’économie est régie par des lois
naturelles fondées sur le la libre concurrence et la recherche du profit
individuel. A cela, il rétorque que le capitalisme est un système économique
fondé sur la domination des travailleurs par les capitalistes.
Dans son livre
intitulé le Capital, la différence
entre le salaire et la valeur créée par le travail qu’il intitule la plus-value
qui revient au capitaliste, ce qui engendre ainsi des distorsions dans la
répartition de la richesse créée. Ces distorsions procèdent du rapport de
domination entre les groupes d’acteurs dans leur contribution à l’activité de
production. Les facteurs de production sont inégalement répartis. Le facteur
capital (les équipements productifs) sont détenus par le capitalistes et les
travailleurs sont contraints de vendre leur force de travail. Ce système a pour
effet d’enrichir les uns au détriment des autres.
Il propose donc
de remplacer le système capitaliste par celui dit socialiste avec l’abolition
de la propriété privée.
IV.
La
pensée économique interventionniste ou La révolution keynésienne
Si le 18e
siècle est dominé par la pensée économique libérale, avec l’idée du « laissez-faire
», et que le 19e siècle voit
l’émergence de la pensée socialiste, le 20e siècle est, pour sa
part, marqué par une pensée économique qui combine l’intervention économique de
l’Etat et les mécanismes du marché.
Avec la parution
de sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie en
1936, Jean Maynard Keynes (1883-1946)
coupe, ainsi, l’histoire économique en deux en démontrant comment la
combinaison des mécanismes du marché et de l’intervention de l’Etat permet de
procurer un emploi à tous, dans un contexte de crise économique dite des
années 30.
Selon Keynes, l’Etat
peut accompagner les mécanismes du marché et non les remplacer. L’Etat doit
s’impliquer dans l’économie et doit jouer sur les différentes variables
économiques pour stimuler la demande des agents, qui est selon lui, le moteur
de l’économie d’un pays. A ce titre, il suggère que l’Etat dépense davantage,
quitte à emprunter, lorsque l’économie tombe en panne, mais qu’il freine ses
dépenses lorsque l’économie roule à plein régime et que les prix augmentent,
quitte à réaliser des surplus budgétaires qui permettront de rembourser les
emprunts antérieures. On parle alors
d’Etat providence.
V.
La
pensée économique après Keynes
Depuis les années
70, on assiste à la montée du néolibéralisme partout dans le monde. Ce courant
de pensée est proche des idées économiques libérales des 18 et 19 siècles. En
effet, les économistes néolibéraux veulent reconnaître une économie libérale en
prônant le libre marché et en remettant en cause l’intervention économique de
l’Etat.
4.1. Le courant monétariste
Le courant
monétariste est né en 1940, impulsé par l’économiste américain Milton Friedman
(prix Nobel d'économie en 1976). Les monétaristes se soulèvent contre Keynes
du fait que le keynésianisme s’intéressait à la politique budgétaire et pas à
la politique monétaire. La politique monétaire consiste à jouer sur la quantité
de monnaie en circulation et les taux d’intérêt pour influencer l’activité.
Pour Friedman, l’économie
est par nature stable, sauf si elle est perturbée par une croissance monétaire
artificielle de la part de l’Etat. L’économie, qui est l'objet d’interventions
étatiques, revient toujours au voisinage de l’équilibre à long terme, le taux
chômage naturel.
Ce chômage naturel ne peut être résolu par
aucune politique budgétaire ou monétaire. Ce chômage frictionnel est
parfaitement compatible avec l'équilibre des marchés. Il est impossible d’avoir
un taux de chômage à 0% dans une économie, vu qu’il y a toujours des gens qui
se déclareront au chômage dans une période de passage d’un emploi à un autre,
meilleur, ou au moment de finir leurs études.
Pour les monétaristes, toute tentative de
limiter les fluctuations par la politique économique est vouée à l’échec. Par
conséquent, il vaut mieux avoir recours à des
règles de politique économique. Milton Friedman propose par exemple que
la politique monétaire ait pour principe
de maintenir constant le taux de croissance de
la masse monétaire, quelles que soient les circonstances.
Malgré tout, les monétaristes acceptent
dans une large mesure la théorie keynésienne. Leur critique portait plus sur
sa capacité à formuler des conseils de politique économique[1]
que sur sa pertinence théorique. Le cadre conceptuel des deux écoles était
largement commun. Dans les années 70 en revanche, une critique radicale des
analyses keynésiennes allait apparaître et remettre en cause ce cadre commun.
4.2. Le courant des anticipations
rationnelles
On appelle nouveaux classiques les économistes qui, à la suite
notamment de Robert Lucas (prix Nobel
1995), ont remis en cause la théorie keynésienne à partir des années 70, en
s’en prenant à ses fondements théoriques. L’expression de nouveaux classiques,
est due au fait que les conclusions de cette école rappellent celles des
classiques, en s’opposant notamment à l’interventionnisme keynésien.
Les
nouveaux classiques critiquent notamment le manque de fondements
microéconomiques de la théorie keynésienne. Ils accusent en
particulier la théorie keynésienne de ne pas
correctement prendre en compte les anticipations des agents et leurs effets sur
leurs décisions présentes. Ils proposent au contraire de bâtir les analyses macroéconomiques sur l’hypothèse d’anticipations rationnelles. C’est
pourquoi on parle parfois du courant des anticipations rationnelles.
L’hypothèse des anticipations rationnelles
consiste à supposer que les agents économiques fondent leurs anticipations de
l’évolution des variables économiques qui les concernent aussi rationnellement
que possible, en tenant compte de toute l’information disponible. Cette
hypothèse va amener à remettre en cause les principales conclusions
keynésiennes en termes d’efficacité des politiques économiques. Puisque les
agents anticipent la politique économique, ils s’y adaptent instantanément. La
politique ne peut produire des effets que si elle surprend le secteur privé.
Robert Lucas remet même en cause
l’utilisation des modèles macroéconométriques. Selon la critique de Lucas, puisque les agents s’adaptent aux
politiques mises en œuvre, les paramètres estimés par le passé ne sont plus
valables au moment où la politique produit ses effets. Les prédictions des
modèles ne sont donc pas fiables.
La prise en compte des anticipations
rationnelles a donc remis en cause profondément le consensus des années
cinquante et soixante. C’est toujours l’hypothèse de travail de l’immense
majorité des théories macroéconomiques. Cependant, cette hypothèse a été
digérée dans les années 80 et 90 pour aboutir
à nouveau à une situation de débat entre macroéconomistes :
- les théoriciens de la nouvelle économie classique ont cherché à
proposer des explications satisfaisantes des cycles économiques, sans avoir
recours aux analyses keynésiennes. C’est ce qu’on appelle la théorie des cycles réels ou
real business cycles (RBC). Finn Kydland et Edward Prescott (prix Nobel 2004) ont largement
contribué à ce mouvement.
-
d’un autre côté, des économistes ont montré que les anticipations rationnelles étaient compatibles avec certaines
conclusions keynésiennes, en leur donnant des fondements microéconomiques. C’est
pourquoi on parle de nouveaux keynésiens
ou de nouvelle économie keynésienne. Ces auteurs sont encore relativement
jeunes mais leurs noms sont connus parce qu’ils ont rédigé des manuels
conseillés pour ce cours : Gregory Mankiw ou Olivier Blanchard.
Par ailleurs, l’assimilation des keynésiens
à la gauche et des autres à la droite peut provoquer des surprises. Kenneth
Arrow qui a reçu le prix Nobel en 1972 pour sa contribution à la théorie de
l’équilibre général était socialiste. Plus près de nous, Gregory Mankiw, qui a
développé l’économie néo-keynésienne, est devenu conseiller de Georges W. Bush
(républicain) qui n’est pas connu pour être un gauchiste convaincu.
[1] Par exemple, le salaire minimum constitue
pour les monétariste constitue une barrière à l’entrée au marché du travail
pour une main d’œuvre inférieure à celui-ci.
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